"Grâce à l'ultime série qui vient d'être effectuée, la France disposera durablement d'une défense fiable et moderne. La sécurité de notre pays, et celle de nos enfants est assurée" : par ces mots, le Président de la République annonçait, hier soir, le terme définitif des essais nucléaires français dans le Pacifique-Sud. Le sixième essai de samedi aura donc bien été le dernier d'une batterie de tests qui aura coûté cher à la France en terme d'image au plan mondial.
Une chose est sure toutefois, la France a marqué ainsi très clairement sa réelle force de dissuasion. Une force qui repose, bien entendu sur la possession et la maîtrise technique du feu nucléaire, mais aussi sur une résolution politique forte à en faire usage au cas où. La France a ainsi prouvé qu'elle pouvait tenir tête au reste du monde, encourant les foudres de tous, mais sans capituler.
Il reste que la décision de Jacques Chirac de mettre un terme à cette campagne d'essais soulage tous les acteurs de cette affaire. Le chancelier Khol s'est félicité de la décision de Jacques Chirac, en lui donnant acte d'avoir tenu parole, et la Maison-Blanche est également ravie de pouvoir désormais compter sur la France pour la signature du traité global d'interdiction des essais. En France, le ministre de l'environnement s'est dit "soulagé", d'autant plus que Jacques Chirac a clairement souligné que la "France jouerait un rôle actif pour le désarmement dans le monde...et qu'elle signera très prochainement le traité de Rarotonga" concernant la dénucléarisation du Pacifique-Sud. Même Greenpeace était satisfaite montrant du doigt russes et chinois "derniers obstacles à l'adoption de l'option zéro".
Bilan des opérations : la France est tranquillisée sur la puissance de son arsenal nucléaire, le reste du monde sait que le Président est un homme déterminé et que la dissuasion nucléaire française n'est pas un vain mot. Ployant sous les critiques très vives de l'étranger, l'image de la France et une partie de ses exportations va désormais devoir partir à la reconquête de l'opinion mondiale. Gageons que, dorénavant, la France se fera la championne de l'interdiction des essais, prête qu'elle est à faire exploser des bombes virtuelles en laboratoire.